Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/423

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus proche voisin. Notre confiance s’y attache comme au lien d’une union fraternelle entre toutes les branches de la famille humaine, union à laquelle, si nos espérances ne sont pas vaines, nos compatriotes seront des premiers à concourir. Notre gouvernement a encore le pouvoir et peut-être la volonté de stipendier des plumes vénales pour nous contredire ; mais nous croyons, dans la sincérité de nos cœurs, exprimer les sentimens de la majorité de la nation anglaise. Un long système d’imposture a fatigué cette nation, et de folles guerres l’ont épuisée. Elle a appris à réfléchir que ces fleaux doivent l’être à des combinaisons que la nature réprouve, qui modifient la société d’après ses relations factices avec le gouvernement, et qu’ils ne sont point le résultat de la disposition naturelle des peuples, sous le rapport de leur situation respective.

« Continuez, législateurs, de travailler au bonheur des hommes. Nous participerons à vos bienfaits ; mais la gloire vous en appartiendra tout entière. C’est le prix de votre persévérance ; c’est la récompense de la vertu. Les étincelles de liberté qui s’étaient conservées en Angleterre pendant plusieurs siècles, pareilles aux lueurs de l’aurore boréale, ne servirent qu’à rendre visible au reste de l’Europe l’obscurité qui le couvrait. Une lumière plus vive, image de la véritable aurore, jaillit du