Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/426

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avez trouvé des hommes. La Convention nationale vous invite à sa séance. »


Une autre députation solennelle se présenta, celle des Savoisiens, qui, d’après le vote presque unanime recueilli dans toutes leurs communes, sollicitaient leur réunion à la France. Comme président de l’assemblée, ce fut encore moi qui leur répondis.


« Représentans d’un souverain, leur dis-je, ce fut un grand jour pour l’univers, celui où la Convention nationale de France prononça ces mots : La royauté est abolie. De cette nouvelle ère, beaucoup de peuples dateront leur existence politique.

« Depuis l’origine des sociétés, les rois sont en révolte ouverte contre les nations ; mais les nations commencent à se lever en masse pour écraser les rois. La raison qui resplendit de toutes parts, révèle d’éternelles vérités ; elle déroule la grande charte des droits de l’homme, l’épouvantail des despotes.

« Semblable à la poudre à canon, plus la liberté fut comprimée, plus son explosion sera terrible ; cette explosion va se faire dans les deux mondes, et renverser les trônes, qui s’abîmeront dans la souveraineté des peuples.

« Il arrive donc ce moment où l’orgueil stupide des tyrans sera humilié, où les négriers et les rois seront