Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/425

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sance, et d’ailleurs les hommes libres n’oublieront jamais ce qu’ils doivent à la nation anglaise.

« Les ombres de Pym, de Hampden, de Sidney, planent sur vos têtes ; et sans doute il approche le moment où des Français iront féliciter la Convention nationale de la Grande-Bretagne.

« Long-temps la discorde agita ses flambeaux entre l’Angleterre et la France ; l’ambition des rois, fomentant des haines nationales, voulait faire oublier que l’Éternel n’a créé que des frères.

« Vos îles furent autrefois, dit-on, arrachées au continent par un mouvement convulsif du globe ; mais la liberté et l’amitié se replaçant sur les deux rives du détroit qui nous sépare, donnent la main à deux nations faites pour s’estimer et se chérir : la raison a commencé sa course majestueuse, elle ne s’arrêtera plus.

« Généreux républicains, votre apparition au milieu de nous prépare des matériaux à l’histoire ; elle mentionnera le jour où les citoyens d’une nation long-temps rivale, au nom d’une foule de leurs compatriotes, parurent au sein de l’assemblée des représentans du peuple français ; elle racontera qu’à votre aspect tous nos cœurs se dilatèrent.

« Dites à la société qui vous a députés, dites à tous vos compatriotes, que dans vos amis les Français vous