Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/428

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présentans, qu’elle ferait cause commune avec tous les peuples décidés à secouer le joug pour n’obéir qu’à eux-mêmes.

« Les statues des Capets ont roulé dans la poussière ; elles se changent en canons pour les foudroyer tous, s’ils osaient se relever et lutter contre la nation. Si quelqu’un tente de nous imposer de nouveaux fers, nous les briserons sur sa tête : la liberté ne périra chez nous que quand il n’y aura plus de Français, et périssent tous les Français plutôt que d’en voir un seul esclave !

« Généreux Savoisiens, vous désirez vous incorporer à notre république, unir vos destinées aux nôtres, confondre vos droits politiques avec les nôtres : la Convention nationale pèsera, discutera solennellement une demande de cette importance ; mais, quelle que soit sa décision, dans les Français vous trouverez toujours des amis.

« Eh ! tous les hommes ne sont-ils pas frères ? Celui qui parcourt des régions lointaines, peut-il rencontrer un homme sans être en famille, à moins qu’il ne rencontre un roi ?

« Persuadé que pour les peuples, comme pour les individus, les vertus sont la source de la prospérité et du bonheur, développons, vivifions cette justice universelle qui trace aux nations l’étendue de leurs droits et le cercle de leurs devoirs. Que nos bras s’étendent vers les tyrans