Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/429

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pour les combattre, vers nos champs pour les cultiver, vers les hommes pour les embrasser, vers le ciel pour le bénir : unis par des liens indissolubles, formons un concert d’allégresse qui augmentera le désespoir farouche des tyrans et l’espoir des peuples opprimés.

« Un siècle nouveau va s’ouvrir ; les palmes de la fraternité et de la paix en orneront le frontispice. Alors la liberté, planant sur toute l’Europe, visitera ses domaines ; et cette partie du globe ne contiendra plus ni forteresses, ni frontières, ni peuples étrangers. »


La demande des Savoisiens ayant été renvoyée aux comités diplomatique et de constitution, on me chargea du rapport. « Certes, disais-je, on peut se féliciter d’exister à une époque où les rois ont les peuples pour successeurs. » La nature semblait avoir par anticipation décrété la réunion de ce pays, placé au revers des Alpes, ayant nos mœurs et notre langue. Sur mon rapport, quatre députés (et j’étais du nombre) furent envoyés en Savoie, pour consommer la réunion par l’organisation du département du Mont-Blanc. Au nom de la Convention, je supprimai le Sénat de Chambéry et l’administration générale ; puis je les maintins comme autorité provisoire, jusqu’à ce que les élections eussent établi de nouveaux magistrats.