Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/445

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ce corps qui devrait être si auguste, n’a guère été jusqu’ici que le bureau d’enregistrement des volontés d’un tripot qu’on appelle la réunion. On n’arrive aux séances du Sénat que pour faire ce qui est fait, et le Sénat est toujours hors de lui-même. À l’idée de Sénat conservateur devaient s’associer des idées imposantes, et sur elles devaient reposer les espérances nationales.

Qu’a-t-il conservé ? rien que le traitement de ses membres. Son histoire, que je traite séparément, est en abrégé dans celle du turbot de Domitien.

L’expression de sénatus-consulte, qui] était ensevelie dans l’antiquité, en a été exhumée pour l’appliquer chez nous à des actes dont le premier, digne des temps de Sylla, de Marius, fut un arrêt de proscription arbitraire contre des hommes qui pouvaient être coupables, mais qu’il fallait livrer aux tribunaux. De tous les sénateurs qui ont concouru à cet acte et à d’autres postérieurs dans le même genre, en est-il un seul qui consentît à être ainsi jugé et condamne sans être entendu ? J’étais en Angleterre, près d’Oxford, quand parut le sénatus-consulte organique, qui établit le consulat à vie ; mais j’étais à Paris quand on décida la question de l’hérédité. Je ne révélai jamais ce qui se passait au Sénat ; mais il y a très peu de mes collègues qui se soient fait un devoir de cette réserve. Tout le monde sait, on sait même en pays étran-