Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/447

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d’ajouter aux notes incohérentes que je vous transmets, la déclaration :

« 1° Que tout système héréditaire dans le pouvoir exécutif, ainsi que dans le Sénat, tout changement de dénomination dans le titre de la suprême magistrature, sont contraires à mon opinion.

« 2° Que néanmoins je promets la soumission la plus sincère au vœu que la nation aura librement émis sur l’organisation de son gouvernement. Quand le peuple, devant la majesté duquel tout doit s’incliner, et de la souveraineté duquel dérivent tous les pouvoirs, a parlé, chacun doit obéissance loyale et entière.

« Cette déclaration atteste simultanément mon caractère de citoyen libre et de citoyen fidèle : vouloir l’incriminer ce serait faire l’apologie du parjure, dire qu’une opinion est un délit, que cette liberté d’opinion est illusoire, ou même qu’elle est un piège.

« Absous par la pureté de mes intentions et la doctrine de mon cœur, par mon serment, par votre lettre, je ne veux pas même adoucir la crudité de mon opinion par des éloges qui seraient des hommages à la vérité. Quand on stipule pour les générations contemporaines et futures, on doit faire abstraction des affections individuelles. Par là du moins, il sera bien constaté qu’inaccessible à la crainte et aux espérances, je ne courtise ni la faveur, ni