Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/46

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bien nuisible sur la santé de ses collègues.

Le costume distinctif des ecclésiastiques les exposait particulièrement à des scènes fâcheuses, et quelques uns d’entre eux furent insultés dans les rues. Grégoire s’était fait l’ardent champion des intérêts populaires ; mais sa personne était trop peu connue pour qu’il fût plus ménagé qu’un autre, et comme les autres il se montrait en public le moins possible. Une famille riche et honorable lui ayant offert dans sa maison la table et le logement, il accepta avec empressement. Un ami de cette famille, habitant la Lorraine, lui avait adressé l’abbé Grégoire qui se rendait aux États-Généraux, comme un des ecclésiastiques dont le savoir et les sentimens faisaient le plus d’honneur au clergé.

Insoucieux de tout bien-être matériel, comme la plupart des hommes que préoccupe le travail des idées, Grégoire fut heureux de trouver dans ses nouveaux hôtes, M. et madame Dubois, les soins d’une véritable affection, que les dangers de sa carrière politique rendirent plus vive encore et plus dévouée. De ce moment il fit partie de la famille, et après la mort du mari, survenue au bout de vingt ans, il continua de demeurer