Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/469

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rendit compte à l’Assemblée nationale. Associé aux commissaires chargés de surveiller cette opération, je viens au nom du comité d’instruction publique, vous exposer les mesures que nous avons prises pour réorganiser ce travail, et lui donner la plus grande activité, afin que dans le cours de votre session, vous soyez à portée de répartir vos richesses bibliographiques, dont je vous présenterai un aperçu. Ce sera un nouveau bienfait que vous ajouterez à ceux qui signalent voire existence politique.

Les objets scientifiques appartenant à la nation proviennent des dépôts qu’elle possédait avant la révolution, des ci-devant châteaux du tyran, de la suppression des corporations ecclésiastiques, judiciaires, académiques, des émigrés et des suppliciés.

Ces objets consistent en livres, manuscrits, cartes, plans, statues, tableaux, gravures, machines, antiques, médailles, pierres gravées en creux et en relief, herbiers, cabinets de physique, d’histoire naturelle, de chimie, etc., etc.

Des objets rares et précieux avaient été accumulés, ou plutôt accaparés, pour servir l’ambition des familles ci-devant nobles : tel est le dépôt de l’émigré Castries, composé de plus de vingt mille pièces, et qui sans doute a coûté plusieurs millions. Les dépôts ministériels étaient engorgés par l’abondance ; celui de la guerre seul renferme plus de douze mille cartes géographiques ; celui des affaires étrangères, à Versailles, contient environ quatorze mille volumes in-folio manuscrits.

La commission des arts s’occupe à inventorier ces divers