Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/470

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

objets : relativement aux manuscrits, elle a pris des mesures qui seront concordantes avec celles que vous présentera votre commission des archives concernant les chartriers. Il en résultera un triage général qui enverra à la refonte tous les papiers inutiles, qui mettra sous les yeux du public tout ce qui est utile, et qui placera sous la main exclusive du gouvernement, ce qui doit n’être connu que de lui seul.

Je passe aux bibliothèques, qui font l’objet de mon rapport. Il s’en faut beaucoup que ces dépôts aient été convenablement surveillés ou conservés : une foule de livres ont été vendus à bas prix, au poids, peut-être même depuis le décret du 10 octobre 1792, qui surseoit à toute vente de cette nature ; ailleurs on a dilapidé : on prétend qu’à la seule bibliothèque de Mejanes, à Aix, dix mille volumes ont disparu, et l’on sait que les fripons ne manquent pas de choisir.

Dans un moment où la révolution se moralise et poursuit tous les crimes, des dénonciations civiques et le zèle constant des sociétés populaires, vous mettront sans doute à portée d’atteindre les coupables dans tous les genres, et de prouver que la responsabilité n’est pas une chimère.

Il est quelques parties des connaissances humaines sur lesquelles nous avons peu : soit qu’en général elles n’aient pas marché d’un pas égal aux autres sciences ; telles sont la statistique, qui est une des branches fondamentales de l’art de gouverner, la météorologie, l’anatomie comparée, l’acoustique, les arts chimiques, l’analyse des sensations, la grammaire générale ; soit qu’elles aient été moins cultivées chez nous que chez d’autres peuples ; telles sont l’étude des langues