Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/479

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vrage est à refaire : alors seront mises au jour une foule d’anecdotes inconnues qui attestent les forfaits du despotisme.

2° Pour faire un dictionnaire des livres anonymes et pseudonymes, ouvrage qui manque à la littérature ; car, malgré les efforts de Baillet, Placcius et Moller, nous n’avons que des choses informes à cet égard.

3° Un tableau généalogique des connaissances humaines, dont les subdivisions seront plus étendues et plus précises que dans celui de Bacon, quoique rectifié par les rédacteurs de l’Encyclopédie.

4° La paléographie de notre langue, qui sera désormais la langue de la liberté.

Ici permettez-moi quelques observations sur les trames de nos ennemis pour appauvrir et avilir un peuple qui, malgré leurs tentatives, sera toujours riche et toujours grand.

D’une part, on voyait des sots calomnier le génie pour se consoler d’en être dépourvus, et avancer gravement, sans distinction de talens utiles ou nuisibles, qu’un savant est un fléau dans un état, ce qui nous laisse au moins le consolant espoir de n’avoir rien à craindre d’eux sous ce rapport.

D’un autre côté, à Paris, à Marseille et ailleurs, on proposait de brûler les bibliothèques ; la théologie, disait-on, parce que c’est du fanatisme ; la jurisprudence, des chicanes ; l’histoire, des mensonges ; la philosophie, des rêves ; les sciences, on n’en a pas besoin. Ainsi pensait un visir d’un de nos tyrans, qui voulait borner les productions de l’imprimerie à l’almanach et à la bibliothèque bleue. Dans le même temps, sous le