Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

invoquer en leur faveur la justice de l’Assemblée constituante. Il obtint leur élévation à la dignité de citoyens. On vit alors (exemple inoui !) les synagogues reconnaissantes faire des prières publiques pour un prêtre chrétien.

D’autres victimes de la cupidité et du préjugé fixèrent également ses yeux jaloux de découvrir des maux à soulager. Le 22 octobre 1789, une députation des gens de couleur des colonies réclama pour cette classe de citoyens l’exercice de leurs droits. Grégoire adressa à l’Assemblée un Mémoire dans le même but, et le 3 décembre, comme on délibérait sur l’établissement d’un comité colonial, il demanda, pour la première fois, l’admission des hommes de sang-mêlé dans la représentation nationale. Interrompu par les cris : À la question ! il ne lui fut pas possible de poursuivre. Mais de nombreux écrits appelèrent bientôt l’opinion publique à se prononcer sur ce vœu d’équité, et l’Assemblée dut céder à l’opinion publique. Grégoire devint l’un des membres les plus actifs et le président de la Société des amis des noirs, où figuraient Condorcet, Lafayette, Pétion, Robespierre, Larochefaucaald, Brissot, Clavière, etc. ; société dissoute