Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/486

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magistrat de la France lui a imposée, l’industrie et l’agriculture vivifieront toutes les parties du corps social.

Aux fureurs de la Ligue, aux délires de la Fronde, succéda un siècle illustré par les monumens du génie. Ainsi le caractère national, retrempé au milieu des tempêtes révolutionnaires, va développer son énergie et s’élancer vers tout ce qui est beau, tout ce qui est grand, c’est-à-dire tout ce qui est utile et juste ; car le juste et l’utile seront désormais la mesure de l’estime, et l’opinion publique annulera tous les jugemens qui n’auront pas ce point d’appui.

Les nations, fatiguées de discordes sanglantes, détrompées des fausses idées de grandeur, éprouvant le besoin de s’aimer, de s’unir, étendent les unes vers les autres des mains fraternelles. Malheur à celle qui tenterait de fonder sa prospérité sur le désastre des autres ! Persuadées que le bonheur est solidaire entre elles, elles vont faire un échange d’amitié, de productions, de découvertes. Une longue privation et le besoin donneront plus d’activité à leurs communications respectives, à une époque où les haines nationales et religieuses amorties font place à la tolérance, où les progrès de la civilisation, en rapprochant les peuples, leur ont donné un caractère plus homogène.

Telles sont, citoyens consuls, les espérances inscrites au frontispice du siècle qui vient de s’ouvrir, et qui promet à l’Europe, à la France sur-tout, un avenir prospère et durable.

La sagesse et le courage du gouvernement ont amené cet ordre de choses. Recevez, citoyens consuls, les félicitations