Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Déjà l’on désigne ceux qui sont susceptibles d’être achetés ou séduits par le ministère ; car les cours seront à jamais les ennemies irréconciliables de la liberté ; et presque toujours ceux qui les habitent ne se croient heureux que par l’oppression et le malheur des peuples. Hommes vertueux, vous êtes dignes d’être calomniés ; vous le serez : mais la justice arrachera vos noms à l’imposture pour les présenter à notre estime. Hommes pervers, vous serez jugés ; et chacun aura droit d’imprimer sur votre front le sceau de l’ignominie, le fer rouge de la vérité. »

Terminons cette partie de la biographie politique de Grégoire, par un portrait qui n’est point sans quelque réalité, quoique l’auteur fasse ressortir avec affectation le côté désavantageux. Il ne faut pas oublier que c’est un adversaire qui parle :

« Parmi les cent quarante-quatre curés qui parurent aux États-Généraux, un seul, M. Grégoire, montra quelque facilité pour s’exprimer, ainsi que quelques connaissances dans le droit et les affaires publiques. Son langage avait plus d’ardeur que de feu, plus d’impétuosité que de vivacité. Il se trouvait presque toujours dans ce qu’il