Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/58

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disait quelque chose de provocateur, et l’on sentait un homme qui se défend comme les autres attaquent. Cela n’empêche point que de vastes connaissances, acquises par un travail infatigable, n’appartiennent à M. Grégoire, et que, dans toute sa carrière, il n’ait montré un ardent amour de la liberté, avec une conformité parfaite de principes : chose honorable dans tous les temps, dans tous les pays, dans tous les hommes[1]. »

Établi dans son diocèse, après la clôture de l’Assemblée nationale, Grégoire se livra aux travaux de l’épiscopat avec une active charité. Peu de temps lui suffit pour dissiper les préventions de ceux qui avaient peine à comprendre que chez lui la ferveur politique n’était qu’un mode d’action de la ferveur chrétienne. Ils purent s’en convaincre en lisant ses Lettres pastorales, où s’harmonisent l’onction religieuse et le patriotisme ; en l’écoutant prononcer, dans la chaire apostolique, des discours parfaitement conformes à ceux dont sa voix avait fait retentir la tribune législative. Des services solennels,

  1. Les quatre Concordats, par l’abbé de Pradt.