Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/64

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Pendant ces jours de crise, madame Dubois, que des relations de famille et d’amitié rendaient moins opposée que son commensal à la cause des Bourbons, lui demandait son opinion sur l’issue du procès. « Louis est un grand coupable, répondait l’évêque de Blois, mais la religion me défend de répandre le sang des hommes. »

Il se montra fidèle à cette parole et aux principes qu’il avait émis à la tribune. Absent pour une mission, lorsque la sentence fut prononcée, il se trouvait à Chambéry avec trois de ses collègues, Hérault de Séchelles, Jagot et Simon. Ceux-ci jugèrent que leur absence ne les dispensait point de prendre leur part de responsabilité dans l’acte décisif du corps politique auquel ils appartenaient. Ils rédigèrent un projet de lettre à l’Assemblée, contenant leur vote pour la condamnation à mort. Mais Grégoire déclara, que ni sa qualité de prêtre, ni son opinion contre la peine capitale, ne lui permettaient d’y apposer sa signature, à moins que ces deux derniers mots n’en fussent effacés. Ses collègues y consentirent après une assez vive discussion, et la lettre fut envoyée telle que nous allons la transcrire :