Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/102

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Moi, je suis la blanche colombe
Du noir arceau
Qui, pour l’arche, à travers la tombe
Cherche un rameau


Ce que je lui envoyais maintenant sentait la poudre.


Entendez-vous tonner l’airain ?
Arrière celui qui balance !
Le lâche trahira demain !
Sur les monts et sur la falaise,
Allons, semant la liberté.
Souffle par l’orage emporté,
Passons, vivante Marseillaise.
Passons, passons les mers, passons les noirs vallons.
Passons, passons ; que les blés murs tombent dans les sillons


Ces mêmes vers, la Marseillaise noire, furent jetés par moi, un jour de 14 juillet, dans la boîte du guichet de l’Échelle, avec d’autres adressés à Mme Bonaparte ; ces derniers, commencés en collaboration par Vermorel et moi, avaient été revus et augmentés par d’autres amis avec le même dédain de la rime, mais avec des expressions, disaient-ils, plus appropriées à la circonstance, si le mot appropriées exprime la chose !

Je crois qu’à part le premier couplet et le dernier, nul des collaborateurs n’eût osé lire tout haut cette pièce :