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IX


L’être, comme la race, monte et s’épanouit en feuilles et en fleurs.

Pareils aux fruits verts, nous ne serons bons qu’à engraisser le sol, mais ceux qui viendront après nous porteront semence pour la justice et la liberté.

La sève qui monte, à notre époque de transition, est puissante.

Il ne peut naître aujourd’hui des croisements humains, à travers des vicissitudes infinies, que des races révolutionnaires, chez ceux mêmes qui nient l’imminence de la Révolution.

L’évolution au lent travail est achevée ; il faut que la chrysalide crève la vieille peau ; c’est la Révolution.

Depuis que l’humanité gît, les ailes enveloppées, des sens nouveaux ont germé ; même physiquement, l’homme nouveau ne nous ressemblera plus.