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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/147

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feuille s’assoiffer encore de science et de liberté.

Que de bonnes amitiés nouées là, quelques-unes brisées par la mort ; d’autres perdues au fond de ce remuement des événements qui nous a jetées de côté et d’autre comme le grain secoué par le vanneur !

Des initiales, seulement, pour celles qui vivent.

Qui sait ce qui leur arriverait si on découvrait que nous nous sommes souvent coudoyées dans la petite salle de la rue Hautefeuille !

Quoi ! Vous connaissez Louise Michel ? Allez la rejoindre en prison ; il n’y a que des anarchistes qui peuvent la connaître.

Cette misérable n’a-t-elle pas cent fois déclaré que tous doivent avoir part au banquet de la vie ? Où serait le plaisir de la richesse s’il n’y avait pas à comparer sa position de gorgé à celle des crève de faim ? Où serait l’agréable sentiment de la sécurité si on ne comparait pas sa bonne position bien solide à la situation de ceux qui traînent dans la misère ?

Et c’est une femme encore ! c’est là le comble. Si, seulement, on pouvait la berner tant soit peu avec l’idée que les femmes obtiendront leurs droits en les demandant aux hommes ; mais elle a l’infamie de dire que le sexe fort est tout aussi