Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/148

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esclave que le sexe faible, qu’il ne peut donner ce qu’il n’a pas lui-même et que toutes les inégalités tomberont du même coup, quand hommes et femmes donneront pour la lutte décisive.

Ce monstre prétend que, chez nous, hommes et femmes, il n’y a pas de responsabilité et que c’est la bêtise humaine qui cause tout le mal ; que la politique est une forme de la stupidité qui ne sait pas agrandir ses petites vanités et en faire l’immense orgueil de la race humaine.

Si cette femme-là était la seule on dirait : C’est un cas pathologique. Mais il y en a des milliers, des millions, qui se foutent de toute autorité et qui s’en vont jetant le cri des Russes : Terre et liberté.

Eh oui, messieurs, il y en a des millions qui se foutent de toute autorité, parce qu’elles ont vu les petits travaux accomplis par le vieil outil à multiples tranchants qu’on appelle le pouvoir. Est-ce que nous ne voyons pas, depuis trop longtemps, les égorgements qui ont lieu pour cette petite chose-là. On le dirait vraiment aussi précieux que la hache de jade, sauvée d’île en île par les Océaniens de l’île Bourou.

Cette fois, ce n’est pas une nouvelle population qui en résulte, mais la dépopulation des gouvernés, la crétinisation des gouvernants.