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XIII


Ma chère mère avait vendu ce qui lui restait de champs, ne gardant que la vigne, pour acheter, en 1865, mon externat de Montmartre qu’elle payait à mesure, la pauvre femme ! comme elle recevait de son côté le prix de la vente.

Nous y vivions, Mme Vollier et moi, de la rente que lui faisaient ses fils, et nous voyions arriver l’instant où, les élèves augmentant beaucoup, nous eussions été presque à l’aise, pour des institutrices. Que de projets nous faisions !

Ma grand’mère vivait encore et je recevais de bonnes nouvelles d’elle et de ma mère. Je ne sais quelle joie me montait au cœur par instants.

Voici comment elle finit. Un soir Julie L… et Adèle Esquiros étaient venues dîner avec nous. Mme Vollier avait reçu sa pension, nous étions en argent et nous avions parlé d’envoyer un petit cadeau dans la Haute-Marne.