Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/178

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Flourens paya de sa vie aux avant-postes de la Commune, où Versailles l’assassina dans un guet-apens, cette folle générosité.

Si nous sommes implacables à la prochaine lutte, à qui en est la faute ?

Le 19 janvier, on consentit enfin à laisser la garde nationale tenter de reprendre Montretout et Buzenval.

D’abord les places furent emportées ; mais les hommes entrant jusqu’aux chevilles dans la terre détrempée ne purent monter les pièces sur les collines, il fallut se replier.

Là, restèrent par centaines, sans regretter la vie, des gardes nationaux : hommes du peuple, artistes, jeunes gens ; la terre but le sang de cette première hécatombe parisienne, elle en devait boire bien d’autre.

Mais Paris ne voulait pas se rendre.

Le 22 janvier, on était devant l’Hôtel de Ville, où commandait Chaudey.

Sous les protestations qu’on ne songeait pas à se rendre, le peuple sentait le contraire.

Voulant laisser à la manifestation ce caractère pacifique qui finit toujours par l’écrasement de la foule, ceux qui étaient armés s’éloignèrent.

Quand il ne resta plus que la multitude désarmée, un petit bruit de grêle tomba des fenêtres