Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/228

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Un ami avait encore une bannière de 71 ; il l’apporta, les ossements y sont enveloppés.

Un bouquet d’œillets rouges y est enfermé.

Avez-vous remarqué, en regardant la vie, qu’elle apparaît noire ; les souvenirs y gravitent, attirés les uns par les autres, comme les mondes dans le noir des espaces stellaires.

Je suis rentrée de la déportation, fidèle aux principes pour lesquels je mourrai.

Les conférences que j’eus l’honneur d’être appelée à faire auront quelques pages explicatives.

En attendant, voici un témoignage qu’on ne peut suspecter de ménagements. C’est celui de M. Andrieux qui a eu la bête d’idée, pour nous démolir, de fonder un journal qui le démolissait lui-même avec tout le reste.

C’est une étrange chose pour un homme intelligent que cette façon de combattre !

La partie perfide de la chose a du reste raté, puisque, comme les camarades, j’ai fait insérer, dans le journal même, plusieurs lettres dans lesquelles je déclarais ne répondre que des insultes adressées au gouvernement et non de celles adressées sottement à d’autres groupes échelonnés sur le chemin de la révolution. J’ai toujours fait la guerre aux principes mauvais.