Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/230

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Espérons, dit-elle, que nous ne verrons plus Paris changé en fleuve de sang. Le jour où tous ceux qui ont calomnié la Commune ne seront plus, nous serons vengés, et le jour où les Gallifet et autres seront tombés du pouvoir, nous aurons bien mérité du peuple.

Nous ne voulons plus de vengeance par le sang ; la honte de ces hommes nous suffira.

Les religions se dissipent au souffle du vent et nous sommes désormais les seuls maîtres de nos destinées. Nous acceptons les ovations qu’on nous fait, non pour nous, mais pour la Commune et ses défenseurs.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nous accepterons ceux qui voudront marcher avec nous, bien qu’ils aient été contre nous jadis, pour le triomphe de la Révolution.

Vive la Révolution sociale ! Vivent les nihilistes !


« Ces cris sont répétés ; on y ajoute ceux de : Vive Trinquet ! Vive Pyat ! Vive la Commune !


« 1er décembre. — Hier a eu lieu, salle Graffard, une conférence privée au profit des amnistiés…

« Le citoyen Gérard remercie Louise Michel du concours qu’elle veut bien prêter pour organiser cette réunion ; il salue en elle « le principe de la haine qui seul fait les grands révolutionnaires et les grandes choses ».

« Il lui présente deux bouquets. Louise Michel répond qu’elle les accepte au nom de la Révolution sociale et au nom des femmes qui ont combattu pour leur émancipation :