Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/231

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Oui, c’est le peuple que je salue ici, continue la citoyenne Michel, et en lui la Révolution sociale. (Applaudissements et cris de : « Vive la Commune. » )

Le temps où on mitraillait à Satory est présent devant nos yeux ; on voit encore les hommes qui nous jugeaient, ainsi que l’assassin de Transnonain, les Bazaine et les Cissey.

À la hotte, ces hommes que l’on croyait perdus pour toujours et qui reviennent la tête plus haute que jamais !

La réaction n’est plus qu’un cadavre relevé par le gouvernement, et celui-ci, pareil à un reptile, sera écrasé lorsqu’il voudra passer parmi nous.

Aujourd’hui, c’est le vaisseau-fantôme qui s’avance ; c’est le peuple, encore forçat traînant sa chaîne, qui nous délivrera des hommes qui nous ont perdus et conquerra lui-même ses libertés.


« Louise Michel ajoute qu’elle fait vendre « le Vaisseau-fantôme », au bénéfice des amnistiés. »


J’ai été fidèle à mon programme, il m’en coûte la vie de ma mère, de ma pauvre mère bien-aimée.

Quand dormirai-je, moi aussi, à l’ombre des bannières rouges et noires ?

En attendant, qu’on laisse sur les pages en deuil ces roses effeuillées sur les tombes !


LES ROSES

Fleurissez, roses embaumées ;
Fleurs de l’espoir et de l’été,