Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/266

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dans l’air ? Ce sont les chansons de tes pères, les vieux bardits gaulois.


Coule, coule, sang du captif !


Vois cette rouge rosée sur la terre, c’est du sang.

L’herbe sur les morts pousse plus haute et plus verte.

Sur la terre, ce charnier des peuples, elle doit pousser touffue, mais le peuple quand il meurt de faim n’a pas toujours de l’herbe ; il n’en pousse pas entre les pavés des villes.

Tant qu’il lui plaira d’être le bœuf de l’abattoir ou du carnaval, le bœuf qui ouvre les sillons ou celui qu’on traîne au carnaval, on le dira, le refrain terrible qui déchire et qui charme :


Coule, coule, sang du captif !