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IV


Soixante et onze ! J’ouvre un cahier de papier de deuil sur lequel Marie inscrivit quelques poésies de moi.

Il y en a d’écrites à l’encre rouge, encore vermeille comme du sang.

Marie avait donné ce cahier à son frère Hippolyte qui me l’a prêté ; il ne l’aura plus qu’après moi et quelques-unes des pages restées blanches seront écrites.

Voici quelques feuillets des poésies écrites à l’encre rouge :


À MES FRÈRES
Prison de Versailles, 8 septembre 1871

Passez, passez, heures, journées !
Que l’herbe pousse sur les morts !
Tombez, choses à peine nées ;
Vaisseaux, éloignez-vous des ports ;