Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/284

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Les derniers numéros de la Révolution sociale me manquent ; j’aurais voulu les deux ou trois derniers articles, le dernier surtout que j’avais fait dans l’intention de faire sauter le journal par une condamnation, projet que j’avais communiqué à M. Serraux. (Je comprends qu’on ne l’ait pas voulu : qui diable pouvait se douter que le préfet de police était là-dedans ?)

En voilà assez du reste pour faire comprendre que :

1o Je me suis mise en dehors des personnalités ;

2o Que l’affaire de la statue de Foutriquet m’a laissée bien indifférente, puisque, pour qu’on n’attribuât pas ce ratage à un homme, je voulais le mettre sur le compte d’un enfant.

À cet âge-là, si la main n’est pas sûre, l’indignation est prompte et puis, qu’importe tout cela ? Si on nous trompe, une partie des pièges se trouvent brisés par notre franchise même et la Révolution n’en est pas salie !