Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/304

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me pardonne, mais, en me résumant une foule de lectures, je ne crois pas me tromper ; ce sont des Gouanches et leurs aïeux habitaient l’Atlantide.

Des Canaries à Sainte-Catherine, la mer est plus déserte ; de Sainte-Catherine à Nouméa elle l’est de plus en plus, puis, tout à fait.

Par la petite passe, c’est-à-dire par une des brèches du double rempart de corail qui enserre la Nouvelle-Calédonie, nous pénétrons dans Nouméa.

Ici, comme à Rome, il y a sept petites collines bleuâtres sous le ciel d’un bleu intense ; plus loin le mont d’Or aux crevasses rouges de terre aurifère et, tout autour, des sommets.

Je crois que je suis plus qu’à demi sauvage, car ces cimes arides, ces gorges arrachées, béantes encore, d’un cataclysme, ces cônes dont la flamme a jailli ou jaillira, tout ce désert me plaît.

Une montagne a été partagée en deux ; elle forme un V dont les deux branches en se réunissant feraient rentrer dans l’alvéole les rochers qui pendent à demi déracinés.

On cherche, comme toujours, à faire un sort à part aux femmes. On voudrait nous envoyer à Bourrail, sous prétexte que la situation y est