Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/305

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meilleure, mais, par cela même, nous protestons énergiquement.

Si les nôtres sont plus malheureux à la presqu’île Ducos, nous voulons y être avec eux.

Enfin, sur la parole du commandant de la Virginie, nous descendons à la presqu’île, conduites par la chaloupe de ce bâtiment ; le commandant a compris et fait comprendre aux autres que nous avions raison.

Les hommes venus avec nous, débarqués depuis quelques jours déjà, nous attendaient sur le rivage avec les autre camarades.

Pendant plus de huit jours, on nous fêta de case en case ; le premier repas fut chez le père Malézieux, ce vieux de Juin dont la tunique, au 22 janvier, avait été si criblée de balles et qui, depuis, avait échappé, il ne savait guère comment ni nous non plus, à la lutte et à l’hécatombe ; je crois que moins on fait cas de sa vie plus elle vous reste ; il en est de cela comme de bien d’autres choses.

Lacour faisait le rôti dans un trou, à la mode canaque.

Lacour, le même qui, à Neuilly, près de la barricade Perronnet, une nuit, entendant qu’on répondait de l’orgue des protestants à l’artillerie versaillaise, tantôt comme un défi, tantôt en imi-