Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/341

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ayant fait relâche dans les parages d’où on m’envoyait les vers à soie.

Après avoir bien maudit les us et les coutumes des savants, qui ne font rien tout simplement, j’ai trouvé, la dernière année de mon séjour en Calédonie, des ricins couverts de vers, au corps nu, aux allures qui m’ont paru celles des bombyx ; me suis-je trompée ? Le ver à soie de ricin existe-t-il à l’état sauvage en Calédonie ? C’est ce que je vérifierai peut-être plus tard.

Au milieu de la forêt Ouest, dans une gorge formée de petits mamelons encore imprégnés de l’âcre odeur des flots, est un olivier immense dont les branches s’étendent horizontalement comme celles des mélèzes ; jamais aucun insecte ne vole sur ses feuilles noirâtres au goût amer. Quelle que soit l’heure et la saison, une fraîcheur de grotte est sous son ombre, la pensée y éprouve, comme le corps, un rafraîchissement soudain.

Les fruits de cet arbre sont de petites olives vernissées, d’un rouge sombre. Est-ce un olivier ? Je ne le crois pas.

Au-dessus, enveloppant tout un rocher de ses arcades, était un figuier banian, coupé la dernière année de notre séjour.

Jamais je ne vis insectes plus étranges que