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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/375

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Les mères, blondes Anglaises comme les petits, m’ont demandé ces croquis ; c’était juste.

Quelques croquis de matelots à l’énorme carrure suivirent le même chemin ; il ne m’est resté qu’une esquisse faite près de l’isthme de Suez, de ce désert de sable où les rochers ont la forme d’Isis couchées. Au loin toujours le sable, et sur la rive entre le Nil et les roches feuilletées comme l’écorce du niaouli qui forment des murailles, une caravane au repos avec les chameaux le cou allongé sur le sable.

J’eus quelques bonnes fortunes, telles que la présence d’une dame anglaise qui s’occupe spécialement de ces malheureuses qu’on abreuve de honte parce qu’on en a fait des prostituées, comme si la honte était pour les victimes et non pour les assassins.

Une vieille dame anglaise avec qui je fis la traversée de Melbourne à Londres, une Française et bien d’autres encore. Combien de bonnes amitiés pourront lier en voyage ceux qui vivront dans une société moins âpre que la nôtre !

Un peu de ridicule en passant pour ceux qui aiment à rire.

J’avais rapporté de Nouméa cinq de mes plus vieux chats, après avoir confié les trois autres plus jeunes et plus beaux à des amis. De Nouméa