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XI


J’ai parlé déjà de la bonne réception qui nous fut faite par les proscrits de Londres. On ne s’était pas revu depuis dix ans ; cela nous faisait l’effet, nous retrouvant ainsi, de revivre les jours de la Commune.

J’avais su en chemin, par une lettre de Marie, que ma pauvre mère, sur l’annonce de mon retour, s’était un peu remise, et j’étais heureuse de me retrouver au milieu des nôtres ; mais j’avais trop de hâte de la revoir pour ne pas partir de suite pour Paris.

Nos places payées et chacun dix francs en poche, les amis nous conduisirent à la gare où nous devions prendre le chemin de fer pour nous conduire au bateau en partance pour Dieppe.

La gare de Londres avait été ébranlée par le chant de la Marseillaise que de loin nous entendîmes longtemps gronder sans que la susceptibilité anglaise en ait été le moins du monde