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Comme ils fileront doux, les petits jeunes gens qui se prétendent étudiants et qui bornent la patrie aux boues de Sedan !

Nous voulons, nous, pour tous les peuples du monde la revanche de tous les Sedan, où les despotes et les imbéciles ont traîné l’humanité.

La bannière rouge qui fut toujours celle de la liberté effraye les bourreaux, tant elle est vermeille de notre sang.

Le drapeau de noir crêpé de sang de ceux qui veulent vivre en travaillant, ou mourir en combattant, effraie ceux qui veulent vivre du travail des autres.

Oh ! flottez sur nous, bannières noires et rouges ; flottez sur nos deuils et sur notre espoir dans l’aurore qui se lève !

Si l’on était libre dans un pays, libre d’arborer sa bannière où et comment on le voudrait, on verrait, mieux qu’à un vote quelconque, de quel côté se rangerait la foule ; il n’y aurait pas moyen de mettre quelques hommes dans sa poche comme on y met des poignées de bulletins.

Ce serait une bonne manière de s’assurer de la majorité non falsifiée, qui serait cette fois celle du peuple.

Mais il n’est permis d’arborer nos drapeaux que sur les morts. Nous ne sommes pas à Londres.