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Cette idée me remet en mémoire la dernière conférence de Blanqui.

La salle était pavoisée de drapeaux tricolores. Il se dressa, le vieux brave, pour maudire les couleurs de Sedan et de Versailles qu’on faisait flotter devant lui, symboles de redditions et d’égorgements.

Cette séance fut la dernière, les hurlements de la réaction couvraient souvent les paroles du vieillard.

Mais souvent aussi le petit souffle de la poitrine de l’agonisant, s’emplissant du souffle immense de l’avenir, dominait à son tour.

Après cette séance il se mit au lit et ne se releva plus.

Ce n’est pas le drapeau vermeil faisant une aurore sous le soleil qu’on poursuit, c’est tout réveil de liberté, ancien et nouveau, ce sont les anciennes communes de France, c’est 1793. c’est Juin, c’est 1871, c’est surtout la prochaine Révolution qui s’avance sous cette aurore. Et nous, c’est tout cela que nous défendons.


Voilà des pages qui auront bien de la peine passer le seuil de Saint-Lazare ; mais ce n’est pas pour le laisser dans l’oubli qu’il y a un article favorable dans le règlement :