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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/425

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XIV


Je reprends mon récit.

Il y a eu deux ans au 14 Juillet, c’est-à-dire au lendemain matin, que je fus emmenée à la Centrale de Clermont.

Point de bonne fête sans lendemain !

Les prisons de femmes sont moins dures que celles des hommes : je n’y ai souffert ni du froid, ni de la faim, ni d’aucune des vexations faites à nos amis.

Mon livre des prisons s’appellera le Livre du bagne ; je n’ai qu’à en rassembler les feuillets ; ils sont nombreux !

Les premières pages seront consacrées à ces pauvres braves ambulancières, condamnées à mort et qu’on a dirigées sur Cayenne, où le climat est meurtrier, parce qu’elles avaient soigné les blessés de la Commune et, en passant, ceux de Versailles, quand il s’en trouvait d’abandonnés. Les blessés n’ont pas de camp ; souvent il fut