Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/426

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opportun aux Versaillais d’en abandonner. Dame ! ça gênait pour mieux canarder.

Victor Hugo obtint la grâce de ces simples et braves femmes, Retif et Marchais ; Suétens, Papavoine, Lachaise, condamnées aux travaux forcés pour les mêmes faits, les suivirent.

On dut dire au Maître que ces femmes étaient des monstres, mais Versailles ne fut pas longtemps sans se démasquer.

Les chapitres suivants appartiendraient aux amis rencontrés dans les prisons, en commençant par les nôtres.

À Satory, des femmes de mes amis prisonnières ne craignirent pas de m’embrasser, quoique je les eusse prévenues qu’on allait me faire mon affaire. C’était risquer leur vie.

Aux Chantiers, dans la grande morgue des vivantes, sous les haillons pendus la nuit contre les murs, il en fut de même. Merci aux braves cœurs ; beaucoup, hélas ! sont mortes. La première fut Mme Dereure ; elle ne put survivre aux dures épreuves que, déjà malade, elle eut à subir, et, en plein Paris vaincu, devant les vainqueurs, les couleurs de la Commune suivirent son cercueil.

D’autres, sans doute, sont mortes, que nous n’avons pas revues.