Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/431

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Est-ce que je sais. Mon marlou a levé un magot ; y parait que je suis complice.

— T’en savais rien ?

— Est-ce que tu crois qu’y me dit ous qu’y va turbiner.

— Y t’a peut-être donné queque chose ?

— Lui, me donner ? Y me prend plutôt. Y l’y faut quinze balles par jour.

Qué qui fait de ça ?

— Ah dame ! y n’a pas gras, faut qu’y paye un camaro qu’a vu ce qui fait ? Le camaro mangerait l’morceau sans ça.

— Comment que tu fais pour l’y trouver ses quinze balles ?

— J’faisais la fenêtre ; ça vaut mieux que le quart dehors. Faut bien qu’on vive ! Quand je cherchais du travail, on me renvoyait des magasins parce que j’étais pas bien mise. Une fois on m’a prêté une robe, c’était autre chose. J’étais trop bien mise, alors y a un michet qui m’a emmenée et puis voilà. Il a fallu prendre une carte et un marlou par-dessus.

— Où que tu faisais la fenêtre ?

— Chez la Relingue, tu sais bien, celle que se fait ramasser pour faire la place pour sa boîte dans les centrales.

— La Relingue ! moi j’aime mieux c’te boîte-ci