Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/448

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Quand tout le monde sortira ou que mon temps sera fini. Jusque-là qu’on me laisse.

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Et les cimetières, là-bas ! Vroncourt dans l’angle en haut, sous les sapins, Andeloncourt, Clefmont !

Et les petites maisons basses et sombres des vieux oncles, la maisonnette enfoncée en terre de la tante Apolline, celle de l’oncle Georges tout en haut de la côte !

Et la maison d’école. Qui donc maintenant y entend le bruit du ruisseau ?

Oh ! maintenant plus que jamais, par la fenêtre ouverte m’arrivent les senteurs des roses, du chaume, des foins coupés au soleil d’été ; l’odeur âcre des niaoulis mêlée à la fraîcheur âcre des flots.

Et tout reparaît, tout revit, les morts et les choses disparues.

Et plus que jamais je voudrais les revoir. Ils m’appellent et pourtant rien ne reste d’eux, plus que du vent qui passe.

Lors même que la pensée serait une sorte d’atmosphère qui enveloppe le corps, ne se dissiperait-elle pas avec elle ?

Qu’importe ! Il faut aller jusqu’au bout ; le tra-