Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/468

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Je serai aussi loyale en offrant en échange d’une extraction ou d’un séjour dans une autre prison, que ce soit à Paris près de ma mère, de partir pour la Nouvelle-Calédonie quand elle n’y sera plus ; j’y ai déjà été utile et je puis l’être encore en fondant des écoles au milieu des tribus.


Le commencement me manque ; cela était sans doute adressé au ministre de l’intérieur.

Autre fragment encore :


Je n’ai point eu de réponse et n’en aurai probablement jamais. Qui sait pourtant si dans le temps où nous vivons un de vos petits-fils, dans la même situation, ne regrettera pas que vous ne m’ayez pas répondu.

Du reste, ce n’est pas une question politique, mais la question de toutes les mères, car je ne serai malheureusement pas la dernière prisonnière.

Louise Michel.


Que ces épaves disent un peu de ce que j’ai souffert.

Pendant longtemps je n’eus pas de réponse ; enfin je fus transférée à Saint-Lazare. Si on m’y avait amenée plus tôt, ma mère, avec sa puissante nature qui tout de suite reprenait vie à chaque visite, ne serait pas morte.

Pourtant on a bien agi avec moi, car j’ai pu rester près d’elle jusqu’à la fin, et l’ayant moi-même couchée comme elle aimait à l’être, j’ai quitté pour toujours la maison.

Elle ne souffrait plus. Que justice soit rendue tout le monde, surtout aux petits.