Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/48

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nette et Joséphine, ces filles des champs, l’étaient à la façon de la nature.

Après bien du temps, à travers bien des flots, une de leurs chansons, l’âgé na du bas (l’oiseau noir du bois) me revenait dans les cyclones.

La voici, et voici la mienne, faite là-bas, au fond de la mer ; on y trouvera la même corde, la corde noire, qui vibre au fond de la nature.

La leur est plus mystérieuse et plus douce ; on y sent les roses de l’églantier des haies ; mais, d’une même haleine, l’oiseau du champ fauvé égrène ses notes mélancoliques et gronde le flot frappant les écueils.


L’AGÉ NA DEU CHAMP FAUVÉ

Dans l’champ fanné c’etot
Un bel âgé chantot,
Teut na il étot
Il fo y brâchot.
Ka ki dijot l’âgé,
L’âgé eu champ fauvé ?

C’étot pa les échos
Sous les âbres du bos,
Li bise pleurut
Deven lu brâchot
Ce que dijot l’âgé
L’âgé den champ fauvé ?