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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/89

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tastique, mais le rire en détruisait l’impression.

Celui-là, je lui tins à peu près ce discours : Vous voyez bien ce qui est là au mur (c’était une paire de cornes de cerf) ? Eh bien ! je ne vous aime pas, je ne vous aimerai jamais, et si je vous épousais je ne me gênerais pas plus que Mme Georges Dandin ! Vous en porteriez cent mille pieds plus haut que cela sur votre tête !

Il ne revint jamais, persuadé que je lui disais la vérité, mais on me recommanda d’être une autre fois plus réservée en citant les vieux auteurs.

À quelque temps de là mon grand-père, revenant dans la voiture du messager de Bourmont, rencontra un troisième maniaque qui lui dit en montrant Vroncourt : Vous voyez bien ce vieux nid à rats ?
— Oui ! Et bien ?
— Il y a là un vieux bonhomme qui élève ses petits-enfants pour le bagne et l’échafaud.
— Ah ! vraiment !
— Oui, monsieur. Dernièrement mon ami X… a proposé d’épouser la petite drôlesse, dans quelques années, si on dirigeait son éducation comme il l’entend.
— Eh bien ?
— Eh bien ! on l’a laissée répondre ce qu’elle