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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/109

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DE SUZON.


Il me recommanda ſi bien, qu’on eut toutes ſortes d’égards pour moi.

Tous les jours je venois rendre viſite à mon bienfaiteur ; chaque fois j’éprouvois de nouvelles marques de bonté. Je trouvois tant d’honnêteté dans ſes procédés que j’en devint amoureuſe.

Depuis pluſieurs jours, il me ſollicitoit de répondre à ſon amour, qu’il me peignit dans des termes ſi ſinceres que je n’attendois que le moment d’être preſſée plus vivement pour le ſatisfaire. Enfin ce moment heureux arriva.

Un ſoir que j’étois ſur le point de me retirer, il m’engagea de deſcendre à la cave avec lui. Je me doutois qu’il avoit d’autre envie que de me faire examiner l’ordre qui y régnoit. Comme nos cœurs étoient d’accord, j’y deſcendis volontiers, malgré que je me doutaſſe bien de ſon intention. Aux careſſes qu’il me fit dès que j’y fus, je jugeai aiſément où il en vouloit venir ; mais je feignis de ne pas m’en appercevoir. L’endroit n’étoit

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