Aller au contenu

Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
135
DE SUZON.


au Chœur. On avoit beau ſonner pour l’avertir qu’il devoit jouer ; il n’entendoit rien & il interrompit tellement l’Office, qu’un Moine ſe détacha pour l’avertir que la Meſſe étoit ſuſpendue par rapport à lui.

A-t-il jamais été ſurpriſe ſemblable à celle de ce Révérend, en voyant ce qui ſe paſſoit dans l’Orgue ! Le bruit qu’il fit en entrant, nous fit à tous quatre tourner la tête du côté de la porte. Jamais auſſi ſurpriſe ne fut égale à la nôtre ou plutôt nous étions tous quatre pétrifiés.

Le Moine, élevant la voix, nous reprocha dans les termes les plus durs, l’action infâme que nous venions de commettre. Je ne ſuis plus étonné, dit-il, en adreſſant la parole à mon maître de Muſique, de ce que l’Orgue m’a paru ſi ſourd aujourd’hui. Vous deviez au moins attendre que l’Office fût fini, pour faire l’expérience, de votre nouveau ſoufflet. Je vous ſomme de vous trouver au Chapitre que je ferai aſſembler après la