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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/24

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PRÉFACE.


les faire ſervir à leurs goûts lubriques : que dis-je ? qui cherchent en vain, par des attitudes fatigantes & auſſi mauſſades que leur figure, à ranimer un feu que l’âge a pour jamais éteint dans leurs veines. Dans quel étonnement, dis-je, je te jeterois, cher lecteur, ſi je te diſois que mon amant a vécu avec moi une année entiere, avec les mêmes égards & les mêmes déférences qu’on a pour les filles les plus honnêtes. Je dis plus : il a voulu devoir à l’amour tous les plaiſirs qu’il a goûtés & qu’il goûte continuellement dans mes bras. Vous riez sûrement de ſa conduite ; vous le comparez à ce Marquis de Rozelle, qui vouloit prendre pour femme une Actrice de l’Opéra, que le prétendu repentir de ſa vie paſſée lui fai-