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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/25

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PRÉFACE.


ſoit paroître plus estimable que ſi elle n’eût jamais fait de fautes. Soyez de bonne foi, vous croyez même lui faire grace en le comparant à un jeune homme nouvellement ſorti de ſon Collége, qui, tourmenté par la paſſion de l’amour, n’oſe faire les premieres avances à une femme, & trembleroit même de lâcher un propos équivoque qui pourroit l’offenſer. Dans quelle erreur groſſiere vous êtes, & combien vous êtes loin de juger du cœur de mon amant ! Il vouloit, en me témoignant beaucoup d’eſtime, m’apprendre que le moyen le plus sûr pour lui plaire étoit de m’eſtimer aſſez moi-même pour ne pas lui manquer.

Si cette voie peut quelquefois faire donner lourdement dans les piéges des