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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/27

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PRÉFACE.


qu’ils leur font. Le plaiſir qu’elles trouvent à leur être infidelles en a porté pluſieurs à ſe faire baiſer par le dernier des laquais, faute de pouvoir donner leurs faveurs à d’autres.

Au reſte, il faut convenir que les hommes en général le méritent bien ; ils auroient même tort d’exiger qu’un ſexe plus foible que le leur, les fît ſouvent rougir de leur inconſtance. Comme ils ſont moins tourmentés par le deſir de remplir le vide de leur cœur, que par l’envie, en changeant de maîtreſſes, de ſatisfaire leur paſſion brutale, qu’ils volent de conquêtes en conquêtes, une ſeule ne pourroit jamais ſe prêter à leurs goûts auſſi bizarres qu’extraordinaires, trop heureux ſi par quelque maladie cruelle ils ne paient