Aller au contenu

Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

22
PRÉFACE.


femmes, elle eſt cependant beaucoup plus sûre pour l’homme qui ne ſe laiſſe pas aveugler par la paſſion, que tous les moyens qu’on emploie ordinairement. La jouiſſance d’une femme, dont on peut ſe dire aimé avec raiſon, & qu’on eſtime & qu’on aime ſoi-même, n’a-t elle pas mille fois plus de charmes que toutes ces liaiſons qui n’ont pour baſe qu’un intérêt vil & ſordide ? Mes ſentimens étoient ſi bien d’accord avec ceux de mon cher Comte, qu’il eſt impoſſible que la fortune raſſemble jamais deux êtres plus faits l’un pour l’autre : auſſi quelle différence on trouvera entre toutes les femmes entretenues & moi ! toutes n’aiment & n’eſtiment dans leurs amans que l’argent qu’ils leur donnent, & que les préſens