Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/101

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jalouses de son bonheur, se plaisaient à l’entretenir. Était-ce parce qu’elle faisait mal qu’on blâmait son commerce… non… rien n’est si naturel. Je voudrais seulement que les abbesses et toutes celles qui sont à la tête des maisons de filles, je voudrais dis-je, qu’elles ne fussent point aussi rigides à punir les moindres faiblesses des malheureuses victimes qui gémissent sous le poids de leur autorité. En les rendant moins malheureuses, elles trouveraient en elles des critiques moins sévères de leur conduite.

La sœur Monique par son silence m’étonna d’abord, je voulus pour entamer la conversation lui faire quelques questions ; mais elle me dit qu’elle n’était point assez rassurée pour me répondre. En disant cela, elle me serrait dans ses bras, et poussait des soupirs, où je crus m’apercevoir qu’elle craignait encore plus le tonnerre que moi.

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