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tout de mon frère Saturnin. Si j’ai connu la vie joyeuse que menait ma mère avec les différentes personnes qui venaient à la maison, c’est à mon frère que j’en ai l’obligation, il aurait bien désiré que je fisse avec lui ce qu’il voyait faire à Toinette avec ses amans. J’avoue que je ne l’aurais pas refusé, si je n’eusse été retenue par la crainte de devenir grosse.

Je savais avec quelle adresse la sœur Monique s’était retirée de cet embarras ; mais je n’avais pas comme elle un remède de supérieur de couvent.

Un jour cependant que Saturnin, pour échauffer mon imagination, m’avait rendue témoin de ce qui se passait entre le père Polycarpe et ma mère, je ne pouvais plus résister au feu qui me consumait. Déjà étendue sur le lit de mon frère, je sentais son vit faire des efforts violens pour pénétrer jusque dans la grotte du plaisir. Déjà il avait rompu la pre-